Journal d'une accro au crochet
Toute
ressemblance avec une histoire existante ne serait pas tout à fait
fortuite...
- « Ah
nooooonnn ! C’est pas vrai !!!! Bordel de $@*$* !!!
- « Qu’est-ce
qu’il se passe ? »
- « Il m’en
manque unnne !!!! Juste UNE !!»
- « Mais
quoi ? qu’est-ce que t’as perdu ? »
- « C’est ma
pelote ! »
- « Elle a du
glisser sous le canapé... »
- « Mais non,
tu ne comprends rien. Il me manque une pelote. J’avais pourtant
tout bien calculé, bien suivi les indications du patron… mais
voilà il m’en manque UNE ! Juste une ! Une malheureuse
petite pelote... »
- « Tu m’as
fait peur, j’ai cru que c’était grave... »
Mais comment
oses-t-il dire que ce n’est pas grave ! C’est grave !
C’est très grave ! C’est gravissime même! Il me
manque même pas 150 mètres de fil pour finir ce magnifique châle
en coton. Je ne vais même pas utiliser toute la pelote en entier…
C’est sûrement parce que je tricote plus lâche ou plus serré que
la créatrice du patron.
Et moi qui comptais
le finir ce soir, le bloquer ce samedi et le porter fièrement le
vendredi suivant pour la pendaison de crémaillère de Pierre et
Nathalie… C’est foutu… Tout mon planning est foutu…
Bon tant pis,
j’irai samedi à mon magasin préféré, compléter mon fil. Pas
le choix en même temps, je suis en train de finir la bordure. Je ne
peux pas l’arrêter comme ça. Ce serait vraiment trop moche.
Mais je ne prendrais
qu’une seule pelote. Celle qui manque. En ce moment, je ne peux pas
me permettre d’acheter autre chose. J’ai dû changer les roues
avant de la voiture pour éviter une amende. Je dois racheter des
baskets à ma dernière avant qu’il y ait des trous dans les
semelles et que je passe pour une mère indigne. Et c’est
l’anniversaire du grand à la fin du mois et son père lui a promis
qu’il pourrait inviter des amis...
Oh mon Dieu !
Et s’ils n’avaient plus ma couleur ?! Je sais qu’ils ont
toujours cette marque mais ce bleu turquoise est très particulier…
Misère de misère, s’ils n’ont plus mon bleu, comment je vais
faire ? Bon ne pas paniquer. Avec un peu de chance, ils en ont
encore… Et au pire, je… Bin je…
Mon Dieu comment je
vais faire ?
Je crois que je vais
seulement éviter de penser au pire. On va dire qu’ils en ont
encore et que tout ira bien. Voilà comme ça, c’est mieux. Je vais
bien. Je peux respirer.
Au fait, est-ce
qu’il existe un bon dieu du crochet et du tricot ? Ou au moins
un Saint patron ?… Il faudra que je demande à Google…
Le samedi suivant,
de retour du magasin :
- « Euh… tu
n’avais pas dit qu’il ne te manquais qu’UNE seule pelote ?... »
- « Si, mais
tu comprends, elles étaient tellement jolies... Elles m’ont fait
de l’oeil... »
- « Ca va être
de la faute aux pelotes bientôt... »
- « Et
puis elles n’étaient pas très chères tu sais... »
- « Vraiment ?! »
- « Et je
trouverais bien quelque chose à faire avec... »
- « Tu veux
dire que tu n’as pas de projet précis pour ce fil ?! »
- « Je
trouverais bien quelque chose dans ma to-do list... En plus, ils
n’avaient même plus ma couleur, j’ai été obligée prendre un autre bleu
qui va avec et je vais devoir défaire tout le dernier rang et le
refaire avec l’autre couleur. Tu te rends compte ! »
- « Ouais,
on va dire ça comme ça. De toute façon, tu as toujours le dernier
mot. »
- « Il
semblerait... »
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BONUS: l'objet du délit
Voici la photo du fameux châle, qui m'a inspiré cette histoire
C'est le châle Muscari, de Mam'zelle Flo, que j'ai adoré faire. J'en avais même déjà fait une autre version (ici).
Patron en français et payant sur Ravelry (ici)
